Agriculture biologique Autant de stratégies que d’éleveurs
Les études menées ces dernières années ont surtout cherché à comparer les systèmes biologiques des systèmes conventionnels. Une enquête menée en 2008 dans le Parc naturel régional du Pilat s’est concentrée sur les stratégies mises en place par 15 éleveurs sur deux postes clé de la conversion : l’autonomie alimentaire et la gestion sanitaire.
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Par ailleurs, les premières tendances 2011 confirment la poursuite du mouvement : au cours des 4 premiers mois de l’année 2011, plus de 1 120 nouvelles exploitations ont été engagées dans la conversion à la Bio.
Fin 2010, la Bio représentait 3 % de la Sau totale en France, 4 % des exploitations et 2 % du marché alimentaire, avec des différences fortes selon les secteurs de produits. Dans le détail, la France comptait, en 2010, 1.970 exploitations spécialisées bovin allaitant (+7 % vs. 2009) et 516 exploitations en conversion, soit un total de 84.902 têtes.
Les résultats en brefStructure des exploitations
Autonomie fourragère. Trois types de stratégies ont été mis en évidence :
Gestion sanitaire. Quatre types de stratégies ont été mis en évidence :
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« Le contexte actuel est favorable au développement de l’Agriculture biologique. Mieux comprendre le fonctionnement des exploitations ayant adopté ce mode de production, ainsi que réfléchir aux modalités d’accompagnement des conversions reste une nécessité », souligne Lucie Gouttenoire, de VetAgro Sup.
Autonomie fourragère et gestion sanitaire
Que ce soit en élevage bovin ou allaitant, l’autonomie fourragère et la gestion sanitaire sont deux postes clé pour réussir la conversion.
Pour préciser les stratégies employées à satisfaire ces deux objectifs, l’Inra, Agroparistech, VetAgro Sup et le Cemagref ont mobilisé moyens et compétences pour réaliser une enquête « explorant et comparant la diversité des stratégies observées afin de répondre à ces questions clé », précise-t-elle.
Pour cela, une enquête menée auprès de 15 éleveurs (convertis et en conversion) installés dans le Parc naturel régional du Pilat a été lancée en 2008. Sept d’entre eux ont débuté leur conversion entre 1998 et 2000, sept autres en 2008 ou 2009, « le dernier travaillant selon des principes biologiques depuis son installation en 1975 ».
Ces entretiens ont porté sur le fonctionnement actuel de l’exploitation : objectifs, pratiques, justification des pratiques, résultats.
L’analyse statistique des informations recueillies a permis de distinguer deux typologies d’exploitations « pour caractériser respectivement les stratégies d’autonomie fourragère et de gestion sanitaire ».
Les groupes obtenus ont été interprétés en termes de types de stratégies d’éleveurs.
Un modèle à la carte
Les études menées ces dernières années ont surtout cherché à comparer les systèmes biologiques des systèmes conventionnels.
« Dans cette étude, nous avons d’abord voulu analyser le fonctionnement d'exploitations biologiques et d'exploitations en conversion ayant des structures proches, grâce à un même cadre de lecture », détaille-t-elle.
L’analyse montre que les stratégies mises en place sont « indépendantes du fait que les élevages soient convertis ou en cours de conversion ». Ce résultat original doit ainsi incité les scientifiques et autres chargés de développement à « considérer les conversions à l’AB comme des processus singuliers et individuels, fortement liés aux objectifs de chaque éleveur ».
Concrètement, selon Lucie Gouttenoire, cela revient à mettre en place un modèle « à la carte » plutôt qu’un modèle unique « bio » en considérant « la diversité des solutions mises en œuvre par les éleveurs qui ont réussi leur conversion », conclue-t-elle.
Pour aller plus loin Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. |
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